Bonjour les Neko. Avant que je ne vous présente mes contributions, je vous donne le lien vers le site du challenge en question. Il est ici ! Les deux derniers mois ont été extrêmement violents pour moi. J’ai raté le Cirntember et j’ai raté le Kinktober à cause de graves problèmes de santé.
Concrètement, je me suis lancé dans le challenge « Mois de l’écriture » qui tient sur 21 jours. Chaque jour, il faut écrire un petit texte composé d’entre 250 et 750 signes (caractères si vous préférez) en plaçant un mot imposé. Facile, s’il n’y avait pas des mots complètement farfelus comme « stégosaure » ou « coruscant » ! La petite routine de Novembre donc.
Journée 1 : « Manuscrit »
Qu’est-ce qui est le plus important, soigner sa santé ou la sacrifier pour la gloire de l’art ?
En y repensant, l’imagination de Henri, lycéen harcelé, puait la mort à souhait. Il supportait des scènes qui enverrait instantanément à n’importe quel quidam bien-pensant une furieuse envie de dégueuler son dernier repas. La dépression le hantait, tout comme son obsession pour le Marquis de Sade.
Inspiré par l’auteur des 120 Journées de Sodome, il a tenté de marcher sur ses pas en rédigeant son propre manuscrit, non moins sanglant et dépravé que l’œuvre originale. Mais l’art a mangé l’artiste. Henri s’était sauvagement charcuté et la guérison n’était plus une option.
Finalement, mieux valait s’avouer vaincu.
Journée 2 : « Toundra »
Elle a sillonné chaque mer, elle a escaladé chaque montagne. Elle a enduré la canicule de chaque désert et affronté le climat rigoureux de chaque toundra. Elle a apprécié la nature dans sa forme la plus pure, elle a rencontré des peuples de tous les horizons.
Elle a sauvegardé tous ses souvenirs dans son précieux carnet de voyage. Pourtant, se dit-elle, elle s’estime aujourd’hui heureuse d’avoir eu cette chance. Certains rêvent de voyage mais n’ont pas les moyens, d’autres ne savent même pas qu’ils ont cette chance.
Je lui ai demandé « D’après tes expériences, si tu avais un seul conseil à me donner, lequel serait-ce ? ». Elle m’a répondu : « Profite de la vie aujourd’hui, demain ça risque d’être illégal ».
Journée 3 : « Kaléidoscope »
Il est huit heures et quart et ma famille a les yeux rivés sur cette boite colorée que moi, le dernier né, a décrit comme un kaléidoscope iridescent. Mais les images projetées nous présentait souvent un monde coloré mais à base de noir et de blanc, comme pour symboliser le bon et le méchant.
Papa est en dépression, Maman a mal au dos. Triste paradoxe, je voyais cette boite multicolore comme un destructeur de joie. Mes parents sont malheureux, spectateurs de leur propre vie et j’aimerais les aider.
Équipé de mes feutres et de mon carnet, je leur propose d’être acteurs. Plus de noir, plus de blanc, mais une gigantesque explosion colorée tel un kaléidoscope iridescent.
« Benjamin tu fais chier », m’a reproché Maman.
Journée 4 : « Missive »
J’avais reçu une missive avec pour message « La prochaine fois que tu harcèles Elodie, tu es mort ». Comme toujours, le chien aboie mais ne mord pas. L’anonymat du message ne m’a pas empêché de reconnaître l’écriture de la mauviette qu’est son père.
Encore un Samedi soir au bar à supporter ses anecdotes de fille. Je lui fais du pied et n’hésite pas à l’embrasser de force. Le barman me sort « Si c’est pour te comporter comme ça tu dégages », je lui reponds « Ferme-là où je te fais avaler ton pourboire » alors dégage, parce que je suis en train de m’énerver.
Un bras d’honneur, deux jours de garde à vue pour moi, trois nuits blanches pour elle. Finalement j’aurais du rester célibataire parce que là franchement je m’emmerde.
Journée 5 : « Vaciller »
L’être humain est bien faible. C’est tout ce que la vie m’a appris. Aussi solide que soit son esprit, aussi intelligent qu’il soit, un rien le fait vaciller. Les influenceuses nous parlent de bien et de mal, au fond tout le monde s’en fout. Il faut juste survivre un jour de plus.
Si tu savais à quel point c’est facile de faire sauter le verrou de la morale. Traverse la frontière invisible. A vingt-deux ans, j’ai dû affronter la réalité : j’étais devenu un délinquant. Banni de la rue, j’ai dû me résigner à écraser des moucherons sur la toile.
Encore une gamine au cœur brisé qui chiale de l’autre côté de l’écran. Pathétique. Dans mon esprit tout était clair : pourquoi être la proie quand tu peux être le prédateur ?
Journée 6 : « Stèle »
La rage aux dents devant la stèle à la mémoire de nos amis de la forêt morts de la cruauté humaine, on prépare nos armes.
Hamsters, chats, chiens, vipères et autres amis mutilés, démembrés et congelés, on vous venge. On attaque et chez nous il n’y a pas de rédemption. Loups, félins, sangliers, vautours, serpents, mygales… Sous la bénédiction de la flore, la faune serre les dents et lance sa contre-offensive.
Toutes griffes sorties, on déchiquète les femmes et les enfants, on crève les yeux des hommes. Partout le massacre sur les eaux, la terre et le ciel, d’Orient en Occident, partout de la violence et du sang. On tolère plus on provoque. Et c’est pas la peine de prier, vos dieux sont sourds et nous on n’en a pas.
Journée 7 : « Indéniablement »
C’est une manipulatrice qui connaît toutes les méthodes de rhétorique. Elle remporte chaque débat auquel elle participe avec des arguments imparables. Tu peux être aussi intelligent que tu veux, peu importe ton côté et les motivations qui t’animent, elle peut te démontrer aisément que tu as tort et que tu es indéniablement une grosse merde.
Jusqu’au jour où son chemin a croisé celui d’un autre manipulateur qui ne respecte rien. De l’anarchie au fascisme, il est capable de démolir méticuleusement chaque dogme, chaque conviction existante. Sa rhétorique était tout aussi implacable.
Ils tombèrent amoureux, eurent deux enfants, puis ils débattaient quotidiennement. Drôle de couple qui n’amusait guère les petits.
©Tous les textes sont ma propriété, Hefka. Si vous les copiez, un Cthulhu viendra défoncer votre porte et vous salir avec ses tentacules sans oublier de vous empoisonner à coups de Dard-Venin dans les yeux alors fuyez, pauvres fous !